Stéphanie Renouvin face à son destin
Clin d’oeil.- Vous venez de quitter Canal + à la surprise générale. Comment expliquez-vous ce choix?
Stéphanie Renouvin.- Je me suis rendue compte que je me sentais à l’étroit dans les news et le journalisme. Tout simplement, je n’étais pas heureuse, je ne m’épanouissais plus. Ce départ n’est un aucun cas un geste de mauvais humeur contre Canal + que je quitte en excellent terme. Il s’est seulement imposé comme une évidence depuis cet automne après plusieurs mois de réflexion.
Avez-vous des projets?
Oui, bien sûr ! Je ne pars dans l’inconnu mais pour me consacrer à ma vraie passion, qui est la musique et l’écriture. Je n’ai jamais arrêté d’y penser. Même quand je passais le concours du CFJ, je faisais des concerts avec mon groupe de l’époque, qui s’appelait Curl. Depuis dix ans, je continue à écrire des textes et à composer des musiques.
Quel est le sentiment qui prédomine chez vous actuellement: l’appréhension ou l’excitation? J’ai démissionné pour être bien dans ma peau. J’en avais assez de passer des nuits blanches à peser le pour et contre alors que mon corps, en souffrance, m’envoyait des signaux pour changer de vie. Je suis donc partie sans calcul ni stratégie. J'ai ressenti le besoin de prendre du temps pour moi. J’ai compris que je n’étais plus à ma place. Et puis, si je me plante, je me plante.
De toute façon, Canal + vous aidera pour la promotion de votre album...
Oui sans doute car Michel Denisot m’a dit quand je suis partie qu’il espère être le premier à m'accueillir sur le plateau du Grand Journal. Forcément, ça fait plaisir. Mais ce n’est pas Canal + qui fera le succès ou l’échec de mon disque.
En vous confiant la présentation d’une émission de cinéma StarMag sur TPS Star, le Groupe Canal + avait pourtant misé sur vous...
Oui, il était question de me proposer une émission de cinéma à présenter en clair, la saison prochaine, sur Canal +. Et pour tout vous dire, présenter StarMag a motivé ma décision de prendre une autre direction. Je recevais des artistes et, soit j’avais envie d’être à leur place ou soit je comprenais qu’ils n’aient pas envie de répondre à certaines questions de journalistes. J’étais très clairement à contre emploi. Longtemps, mon rêve a été de présenter une émission de musique. J’ai compris dernièrement que cela aurait juste été une torture.
Quelles sont vos ambitions?
Ma seule ambition est de me faire plaisir et de prendre mon temps, cinq à six mois, peut-être avant de proposer une maquette. Je vais faire ce que j’aime et je considère que c’est un vrai luxe. Après mon rêve, c’est de remonter sur scène afin de partager ma passion avec le public. Le seul fait de jouer dans des salles désaffectées de banlieue ou des MJC de Province suffirait à mon bonheur. En quittant Canal + et en me consacrant à la chanson, je ne recherche pas le succès, je cherche des émotions.
Quelles sont vos inspirations et l’univers de votre futur album?
J’aime Massive Attack, Bjork, Camille, Barbara mais je ne m’inspirerai de personne. Il y aura quelques titres en français mais la majorité de l’album sera en anglais car je possède une vraie culture anglo-saxonne. La moitié de ma famille est anglaise.
Comment s’articule votre nouvelle vie?
J’ai aménagé un studio d’enregistrement chez moi. Je travaille avec des musiciens et des compositeurs qui habitent le quartier Montorgueil. C’est plus simple et plus agréable. Et puis, l’autre avantage, c’est que j’ai plus de temps pour profiter du quartier.
Vous habitez dans le Sentier depuis de nombreuses années. Pouvez-vous imaginer vivre ailleurs?
Absolument pas: le quartier des Halles-Montorgueil représente pour moi un authentique havre de paix. J’en profitais déjà comme célibataire pour la diversité des sorties qu’il propose et j’en profite autant et différemment depuis que je suis maman. C’est agréable d’avoir des pelouses en bas de chez soi avec le Jardin des Halles, le Palais Royal et le Jardin des Tuileries même si je trouve qu’on y entend trop la ville. Quand j’étais étudiante, j’habitais l'appartement de ma grand-mère, situé rue Bonaparte, dans le VIe arrondissement. Le quartier était sympa mais j’étais dépaysé dans ce grand appartement décoré avec les goûts d’une vieille dame. Ca ne reste donc pas un souvenir impérissable. Et ça ne me pousse pas à déménager.