Stéphanie Renouvin face à son destin
Mars. 2008 \\ Par Jérôme Lamy

Ex star de la télé, Stéphanie Renouvin veut changer de vie. “En quittant Canal + et en me lançant dans la chanson, je ne recherche pas le succès, je cherche des émotions”

Clin d’oeil.- Vous venez de quitter Canal + à la surprise générale. Comment expliquez-vous ce choix?
Stéphanie Renouvin.- Je me suis rendue compte que je me sentais à l’étroit dans les news et le journalisme. Tout simplement, je n’étais pas heureuse, je ne m’épanouissais plus. Ce départ n’est un aucun cas un geste de mauvais humeur contre Canal + que je quitte en excellent terme. Il s’est seulement imposé comme une évidence depuis cet automne après plusieurs mois de réflexion.

Avez-vous des projets?
Oui, bien sûr ! Je ne pars dans l’inconnu mais pour me consacrer à ma vraie passion, qui est la musique et l’écriture. Je n’ai jamais arrêté d’y penser. Même quand je passais le concours du CFJ, je faisais des concerts avec mon groupe de l’époque, qui s’appelait Curl. Depuis dix ans, je continue à écrire des textes et à composer des musiques.

Quel est le sentiment qui prédomine chez vous actuellement: l’appréhension ou l’excitation? J’ai démissionné pour être bien dans ma peau. J’en avais assez de passer des nuits blanches à peser le pour et contre alors que mon corps, en souffrance, m’envoyait des signaux pour changer de vie. Je suis donc partie sans calcul ni stratégie. J'ai ressenti le besoin de prendre du temps pour moi. J’ai compris que je n’étais plus à ma place. Et puis, si je me plante, je me plante.

De toute façon, Canal + vous aidera pour la promotion de votre album...
Oui sans doute car Michel Denisot m’a dit quand je suis partie qu’il espère être le premier à m'accueillir sur le plateau du Grand Journal. Forcément, ça fait plaisir. Mais ce n’est pas Canal + qui fera le succès ou l’échec de mon disque.

En vous confiant la présentation d’une émission de cinéma StarMag sur TPS Star, le Groupe Canal + avait pourtant misé sur vous...
Oui, il était question de me proposer une émission de cinéma à présenter en clair, la saison prochaine, sur Canal +. Et pour tout vous dire, présenter StarMag a motivé ma décision de prendre une autre direction. Je recevais des artistes et, soit j’avais envie d’être à leur place ou soit je comprenais qu’ils n’aient pas envie de répondre à certaines questions de journalistes. J’étais très clairement à contre emploi. Longtemps, mon rêve a été de présenter une émission de musique. J’ai compris dernièrement que cela aurait juste été une torture.
Quelles sont vos ambitions?
Ma seule ambition est de me faire plaisir et de prendre mon temps, cinq à six mois, peut-être avant de proposer une maquette. Je vais faire ce que j’aime et je considère que c’est un vrai luxe. Après mon rêve, c’est de remonter sur scène afin de partager ma passion avec le public. Le seul fait de jouer dans des salles désaffectées de banlieue ou des MJC de Province suffirait à mon bonheur. En quittant Canal + et en me consacrant à la chanson, je ne recherche pas le succès, je cherche des émotions.

Quelles sont vos inspirations et l’univers de votre futur album?
J’aime Massive Attack, Bjork, Camille, Barbara mais je ne m’inspirerai de personne. Il y aura quelques titres en français mais la majorité de l’album sera en anglais car je possède une vraie culture anglo-saxonne. La moitié de ma famille est anglaise.

Comment s’articule votre nouvelle vie?
J’ai aménagé un studio d’enregistrement chez moi. Je travaille avec des musiciens et des compositeurs qui habitent le quartier Montorgueil. C’est plus simple et plus agréable. Et puis, l’autre avantage, c’est que j’ai plus de temps pour profiter du quartier.

Vous habitez dans le Sentier depuis de nombreuses années. Pouvez-vous imaginer vivre ailleurs?
Absolument pas: le quartier des Halles-Montorgueil représente pour moi un authentique havre de paix. J’en profitais déjà comme célibataire pour la diversité des sorties qu’il propose et j’en profite autant et différemment depuis que je suis maman. C’est agréable d’avoir des pelouses en bas de chez soi avec le Jardin des Halles, le Palais Royal et le Jardin des Tuileries même si je trouve qu’on y entend trop la ville. Quand j’étais étudiante, j’habitais l'appartement de ma grand-mère, situé rue Bonaparte, dans le VIe arrondissement. Le quartier était sympa mais j’étais dépaysé dans ce grand appartement décoré avec les goûts d’une vieille dame. Ca ne reste donc pas un souvenir impérissable. Et ça ne me pousse pas à déménager.

 

LES BONNES ADRESSES DE STÉPHANIE RENOUVIN

// La Pointe Saint-Eustache (1 rue Montorgueil).— “La terrasse est un vrai bonheur, notamment le dimanche matin. Et puis, Christophe est le meilleur serveur et le plus aimable du quartier, de Paris et du monde.”
// Foody’s (26 rue Montorgueil).- “J’adore picorer façon tapas. Leurs soupes et potages sont incroyables.”
// Al Boustan (21 rue Montorgueil).- “Je raffole de la cuisine libanaise et je ne saurai que conseiller Al Boustan.”
// Osteria (35 rue Tiquetonne).- “Pour une soirée entre potes autour de la cuisine italienne, c’est top”.
// Little Italy (92 rue Montorgueil).- “C’est sans doute le restaurant que je fréquente le plus dans le quartier et je fais même preuve d’une très grande fidélité.”
// Santi (49 rue Montorgueil).- “Pour un grand crème ou leur chocolat chaud, qui est top.”
// La Grappe d’Orgueil (5 rue des Petits Carreaux).- “Incontournable au moment de l’apéritif pour son côté vieux bistrot. Un lieu fréquenté par des habitués: je trouve ça très rassurant de revoir les mêmes têtes.”
// Le Tambour (41 rue Montmartre).- “Quand j’étais étudiante au CFJ, c’était ma cantine. j’y retourne avec plaisir pour prendre un verre de rouge et discuter avec André, le patron, qui est très cultivé et représente pour moi une vraie mémoire du quartier.”br> // Le coeur fou (55 rue Montmartre).- “Un bar de Province à Paris où l’on retrouve beaucoup d’habitués. Mon lieu favori pour une caïpirinia en seconde partie de soirée.”
// Chez Denise (5 rue des Prouvaires).- “Une institution pour dîner à 2 heures du matin. En plus, la patronne est un authentique personnage du quartier des Halles.”
// Le Bistrot des Halles (15 rue des Halles).- “Les serveurs ont la gueule de l’emploi. Et la cuisine du sud-ouest vaut le déplacement.”
//Stohrer (51 rue Montorgueil).- “Indispensable pour la tarte aux fraises des bois.”
//Boulangerie Garnier Fusillier (22 rue Montmartre).- “La meilleure baguette et les meilleures meringues au chocolat du quartier.”
//Repère de Bacchus (88 rue Montorgueil).- “Les deux jeunes responsables de la boutique sont très sympas et toujours excellents conseillers pour les vins.”

 

 

STÉPHANIE?RENOUVIN EN BREF

Date de naissance : née le 2 avril 1977
Lieu: Nice
1986-1994: Conservatoire d’art dramatique de Nice
1997-2000: chanteuse du groupe de trip hop Curl. Se produit au Printemps de Bourges 1998
1999: licence d'histoire à la Sorbonne
2000: entre au Centre de Formation des Journalistes (CFJ) rue du Louvre
2001: embauchée à LCI comme rédactrice
2002-2003: co-présente avec Bruce Toussaint le journal de la mi-journée sur Canal+ et I>Télé
2003: présente les journaux du week-end sur Canal +
2004/2005: assure une chronique musicale hebdomadaire dans Merci pour l'info, l'émission d'access prime-time de Canal+ présentée par Emmanuel Chain.
Septembre 2004: co-présente La Matinale sur Canal + et I>Télé brièvement avec Thierry Gilardi puis avec Bruce Toussaint.
Janvier 2007-juin 2007: Après son congé maternité et la naissance de son fils Sacha en octobre 2006, elle présente le journal de la mi-journée dans l'émission En aparté de Pascale Clark, tous les midis sur Canal +.
Depuis septembre 2007: présentait en alternance avec Émilie Besse le journal dans l'émission de Samuel Étienne L'édition spéciale, du lundi au vendredi, tous les midis sur Canal +. Elle animait également StarMag du lundi au vendredi à 19h30 en clair sur TPS Star.
30 novembre 2007: Stéphanie Renouvin annonce son départ du Groupe Canal +.