Léop’s Technologie: Label piscine
Août. 2015 \\ Par Jérôme Lamy

AUX COMMANDES DE LEOP’S TECHNOLOGIE, BENJAMIN HICQUEL S’EST LANCE LE DEFI DE TRANSFORMER LES PISCINES DE MARRAKECH EN LAGON POLYNESIEN, A L’AIDE D’UN FILTRANT NOUVELLE GENERATION. ET COMME IL FAIT EGALEMENT RIMER ECOLOGIE ET ECONOMIE, ON A DECIDE DE RENCONTRER CE JEUNE ENTREPRENEUR.

ll n’y a pas la mer, à Marrakech. Pourtant, Benjamin Hicquel s’y attelle. A la tête de Léop’s Technologie, jeune société spécialisée dans le traitement de l’eau et de la filtration, il a fait le pari de transformer toutes les piscines des Palaces, les bassins des spas de luxe ou des résidences haut de gamme en eau cristalline digne d’un lagon polynésien. Sa force de frappe se résume en trois lettres magiques AFM® (Active Filter Media), presque un slogan de guerre.
Déjà, un nom de code que le riad d’honneur du Royal Mansour, le Palace Es Saadi - Es Saadi Gardens & Resort (voir ci-contre), le Palais Namaskar, le spa du Naoura Barrière et des propriétaires privés dans les domaines Royal Palm ou Amelkis ont adopté. «Le défi est osé car la filtration à base de sable est devenue une habitude si ancrée que les propriétaires se posent rarement la question de la pertinence de ce choix ni de l’existence d’un produit alternatif» reconnaît Benjamin Hicquel qui a fait carrière chez Michael Page à Bâle et Zurich, en Suisse Alémanique, après un master de commerce international et marketing à l’Ecole de Commerce Européenne (ECE) du groupe INSEC, à Lyon.
Sable de verre activé énergétiquement et fabriqué à base de verre recyclé en totalité, l’AFM® appartient à la marque Dryden Aqua importée et distribuée en exclusivité par Léop’s Technologie. Il convient de préciser que Dryden Aqua, qui recycle presque 40% des bouteilles en verre d’Ecosse, et l’AFM® ne manquent pas de références, à travers la planète. Après Scottish Water, premier client d’envergure dans les années 1990, l’aquarium géant du Musée océanographique de Monaco, l’hôtel Burj Al Arab Dubai, la résidence de Vladimir Poutine ont opté pour l’AFM® sans oublier près de 100.000 piscines - dont 20.000 tournent sans chlore -, en Suisse, véritable hub du concept.
Derrière cette révolution dans le monde du traitement de l’eau, il y a un homme, Howard Dryden, dont Benjamin Hicquel ne cesse de louer la vision, l’engagement et le travail. «Howard, qui est docteur en biologie marine, a travaillé 20 ans sur une nouvelle méthode de filtration, à destination des aquariums géants, qui soit la moins gourmande possible en chlore» précise Benjamin. «Son ambition, c’était de permettre aux tortues et dauphins de vivre dans d’aussi bonnes conditions en captivité que dans le milieu naturel.»
On l’aura compris, grâce la valeur ajoutée de l’AFM®, la qualité de l’eau est devenue incomparable. «Quand les meilleurs sables filtrent entre 20 et 25 microns, quand le verre pilé filtre entre 15 et 20 microns, on filtre à moins de 5 microns» explique Benjamin Hicquel. «L’AFM® permet, donc, d’éviter la suspension de particules, aussi infimes soient-elles, dans l’eau. Qui plus est, le filtre reste propre, après chaque lavage. On peut dire que l’AFM® est un vrai auto-nettoyant.»
Garanti à vie, en Europe, l’AFM® dure aussi longtemps que le filtre dans lequel il est contenu. «C’est pourquoi on s’engage sur une durée de vie sans aucune mesure avec celle du sable ou du verre pilé» assure Benjamin. Ce n’est pas sa seule qualité. L’AFM® offre une technique de filtration si efficace que les besoins de produits de désinfection fondent comme neige au soleil. Du coup, il faut compter entre 8 et 14 mois pour obtenir un retour sur investissement. «La baisse de la consommation de produits chimiques oscille entre 30 et 80% selon les systèmes» avance Benjamin Hicquel. «Le développement durable est une priorité et un argument pour Léop’s Technologie.»
Les raisons de faire le choix de l’AFM® ne manquent pas. Quand il pose pour la première fois sa valise, à Marrakech, en décembre 2012, après une année d’école de cinéma, au Laboratoire de l'acteur, chez Hélène Zidi-Cheruy, à Paris, Benjamin Hicquel est stupéfait. «Certaines piscines et certains locaux techniques, construits à la hâte sans penser à l’exploitation sur le long terme, étaient d’une qualité très décevante» confie ce Lyonnais qui manie l’Anglais, l’Allemand et le Russe avec même aisance. «Je me suis demandé si ces bassins avaient vraiment une vocation de baignade. En tout cas, il n’était pas rare de sortir de l’eau avec des picotements dans les yeux, des démangeaisons ou un changement de couleur du maillot de bain. Avec l’AFM®, ces problèmes sont révolus.» C’est ce constat et l’exclusivité signée avec Dryden Aqua qui le persuadent de planter son drapeau, à Marrakech, en février 2013.
Après deux années de commercialisation, aucun regret ne s’invite à table, seulement des perspectives. «Le spectre de nos prospections est beaucoup plus large que les frontières de Marrakech et le seul domaine des piscines» confirme-t-il. «L’AFM® est idéal pour les stations d’épuration puisqu’on peut filtrer le fer, l’arsenic, le manganèse ou la fluorine. Entre le retraitement des eaux usées dans les usines et la desalinisation de l’eau de mer, les possibilités sont énormes.»
Il ne faut pas oublier non plus la potabilisation de l’eau des puits. C’est quelque chose que Dryden Aqua réalise déjà dans les petits villages en Inde, en Chine ou au Bangladesh. «Et c’est quelque chose que nous sommes capables de mettre en place, au Maroc, avec un système basique de pompes» assure Benjamin. «C’est une de nos vraies ambitions.» En tout cas, Benjamin Hicquel ne reste pas les pieds en éventail au bord des piscines de la ville Ocre. Pas davantage qu’il ne passe son temps à courir les castings - avec sa gueule d’acteur*, normal qu’il soit fan de cinéma - du côté de Ouarzazate. Loin s’en faut ! Au contraire, a-t-il pris langue avec l’Office national de l’eau potable (ONEP). «L’AFM® devrait être testé dans un filtre d’une station d’épuration afin de permettre aux ingénieurs de l’ONEP de comparer les résultats des analyses de l’eau» précise-t-il.
Benjamin Hicquel sait que le chemin est encore long et que la pédagogie est une figure imposée. C’est une des raisons pour laquelle il a décidé de jouer le jeu des synergies avec la société TB Atlas. «Thierry Boué, le boss de TB Atlas, est très pointu techniquement notamment pour le gros œuvre» confie Benjamin Hicquel. «Thierry est également fort de son expérience et de sa reconnaissance, au Maroc comme le spécialiste piscine. C’est une vraie valeur ajoutée».
Proximité. Complémentarité. Voilà les maitres mots du développement de Léop’s Technologie au cours d’un exercice 2015 qui sonne comme une promesse. Quand on le sonde sur ses objectifs 2015, Benjamin Hicquel n’a pas botté en touche. «La Mamounia, bien sûr, pour le prestige» lance-t-il. «Le Groupe ACCOR est également dans ma short list. Il est déjà client Dryden Aqua, en France. Alors pourquoi pas, ici, au Maroc...»

* Benjamin devrait faire une apparition dans le film Mission impossible 5, tourné au Maroc.