Kechly: quand les masques font rimer séduction et protection
Rarement le verbe «se réinventer» n’a été aussi justement employé. Quand l'état d'urgence sanitaire est entré en vigueur, au Royaume, le 20 mars dernier, Fabrice Roy, directeur général de la société Kendo Center, est sur le point d’inaugurer un centre de formation scolaire et professionnelle. Les ordinateurs et les plans de travail sont à peine sortis des cartons.
Son activité principale - le e-commerce avec la vente de visas électroniques - est déjà en veilleuse depuis la fermeture des frontières américaines, le 13 mars. «Nos trente salariés étaient au chômage technique» se souvient Fabrice Roy. «Soit on plie devant la crise, soit on se réinvente. On a eu l’idée de répondre au besoin de masques dans la population et de créer une marque qui optimise le confort, la sécurité et l’élégance de ceux qui les portent.»
Fabrice Roy change de métier et lance la marque de textile Kechly, produit 100% marocain. L’heure est au confinement et au licenciement, sauf chez Kechly. «Nous avons créé cent emplois dont 70 postes de couturières en quelques jours» dit fièrement Fabrice Roy qui investit dans des imprimantes et des machines à coudre. Les masques de protection en tissu Kechly, produits manufacturés et artisanaux, sont lavables à vingt reprises. Ils obtiennent très vite la double certification Inamor et DGA (Direction Générale des Armées) qui autorise une exportation en Europe.
Les imprimés par sublimation offrent une palette infinie de visuels pour les entreprises et les clubs de football, par exemple, avec une teinture certifiée sans métaux lourds. «Notre taux de filtration de 96% est équivalent à celui des masques FFP2» précise Marc-André Vallon de Montgrand, le directeur commercial de la nouvelle entité, qui croit au rôle marketing du masque. «Quand un masque porte le logo d’une entreprise, ça devient une démarche collective» dit-il. «L’entreprise protège ses salariés, ses clients et ses fournisseurs. Le message véhiculé est un message de bienveillance, de respect des autres et de sécurité. On peut transmettre davantage de communication avec un masque qu’avec une casquette ou un tee-shirt.»
Marrants pour les enfants, élégants pour les femmes avec des surpiqûres, les masques Kechly font le bonheur de tous. Les enfants, qui sont les premiers clients, et les femmes sont une priorité. Pour ces dernières, le masque devient un accessoire de mode. «On travaille actuellement sur une gamme de sur-masques en cuir, en dentelle, en strass qui reflète la personnalité de nos clientes» précise Fabrice Roy.
Depuis le début de la pandémie, Kechly produit 20000 masques par jour. Et si une partie des bénéfices est reversée au Fonds-Covid-19, la dimension éco-responsable est évidente. «Les masques réutilisables simplifient la gestion des déchets» lance Fabrice Roy. «C’est devenu un casse tête avec la prolifération des masques jetables...»