Julie Gayet : Les Français manquent de curiosité et s’arrêtent souvent à un a priori...
On ne sait pas si elle est toujours la compagne de François Hollande, le Président de la République Française? Au fond, ce n’est ni notre thème, ni notre problème. On laissera à d’autres le soin de nourrir les rumeurs de ce huis clos avec Valérie Trierweiler, de ce vaudeville aux secousses mondiales entre sms et rendez-vous secrets. On sait simplement que notre rencontre avec Julie Gayet fut un délicieux moment partagé avec une actrice normale, saine, spontanée, enjouée qui avait enfilé son costume de Business Woman, elle, la femme de gauche, et avait assumé ses ambitions pour ses trois sociétés de production: Rouge International, Amarante International et Cinémaphore.
Hyperactive, Julie Gayet nous avait aussi confié sa passion pour le football, les sports automobiles, sa soif de vivre, de se défouler. C’était avant le feuilleton que la presse internationale nomme: «le closergate». Extraits...
Etes-vous une bonne femme d’affaires?
Je crois, oui. J’ai toujours lu en entier tous mes contrats, par exemple. Ce n’est pas le cas de tout le monde... J’aime parler d’argent !
Vous aimez vraiment l’argent ?
La finance compense mon côté rock’n roll. Je ne suis pas quelqu’un de déséquilibré. Ça me remet les pieds sur terre par rapport au monde du cinéma. J’ai besoin des deux.
En général, les comédiens se lancent dans la réalisation pas forcément dans la production...
Lorsque je me suis lancée dans la production, on me disait : « Une boîte de prod de plus… ». Aujourd’hui ces mêmes producteurs me rappellent pour me féliciter. C’est l’interprétation qui me tient à cœur. Pour moi, produire un film c’est aussi aider un réalisateur à interpréter son univers. C’est cela qui m’intéresse. Je m’efface finalement au service de l’univers d’un artiste, autant quand je joue pour lui, que lorsque je le soutiens dans la production de son film. Ça me plaît de chercher une salle pour les projections, un scénariste et de prévoir le financement…
Est-ce plus facile d’être productrice lorsqu’on s’appelle Julie Gayet ?
C’est plus dur ! J’obtiens les rendez-vous plus rapidement mais je suis également très vite étiquetée. J’enfonce des portes ouvertes si je dis qu’en France on n’aime pas les gens qui portent une double casquette. Aujourd’hui je m’en fiche, je fonce, je me dis que si ça les gêne, c’est leur problème, pas le mien. Les Français manquent de curiosité et s’arrêtent souvent à un a priori.
La curiosité est une qualité que vous défendez dans la production ?
Enormément ! Par exemple, j’adorerais produire de la science-fiction. En France on n’est pas très fort pour ça. J’avoue qu’un de mes films préférés, c’est Star Wars. Pour revenir sur la curiosité, on a appelé notre boîte de production, Rouge International. On a l’ambition de travailler en France avec des réalisateurs étrangers ou l’inverse. On va produire un film palestinien, un autre israélien…
Qu’est-ce qui vous plaît le plus aujourd’hui, d’être comédienne ou productrice ?
Quand j’étais une jeune comédienne, je n’osais pas dire que j’étais actrice. Je trouve toujours ça prétentieux. J’étais serveuse quand j’ai été prise pour mon premier long métrage. J’ai quitté mon boulot. J’ai voulu revenir à la fin du tournage mais le patron a refusé, il m’a dit que je n’avais qu’à me débrouiller. Il m’a rendu service en fait. Après ça j’ai foncé. Dans ma fonction de productrice, je retrouve cela. Pour moi, il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions.
Vous avez un tempérament de fonceuse. Vous êtes passionnée de voitures...
J’adore, j’aime la vitesse... J’étais surtout fan de F1 à l’époque de Prost et Senna, je ne loupais pas un grand prix ! La mort de Senna a été un drame pour moi. Je me fiche de la dernière voiture à la mode mais par contre j’adore les vieilles automobiles. Je fais souvent l’analogie entre une belle voiture de collection et une comédienne qui vieillit naturellement avec élégance!
Vous avez encore votre permis?
On peut rouler comme une folle et avoir tous ses points !
Vous aimez la compétition ?
Oui ! C’est vrai que j’ai plutôt l’esprit de compétition en fait. J’étais la seule fille dans une famille de garçons. Je jouais au foot en club, j’étais la seule fille dans les vestiaires !
En vraie parisienne vous soutenez le PSG ?
Je suis supportrice de l’OM ! D’ailleurs, j’ai réalise mon rêve: assiste à un match au stade Vélodrome !
A l’évidence, vous êtes très sportive...
J’ai besoin de me défouler. Quand je rentre de tournage, je marche des heures dans Paris avec mes écouteurs sur les oreilles. Par contre, je suis un vrai danger en voiture ! L’autre jour dans Paris, juste pour saluer un ami, en voiture je suis montée sur le trottoir. En revanche, en vélo, j’ai une conduite exemplaire. J’adore le Vélib’, surtout la nuit d’ailleurs. Avant que le Vélib’ ne soit mis en place je me suis toujours dit que c’était le moyen de transport idéal pour rentrer de fête tard le soir.
Vous êtes fêtarde ?
J’aime danser, me défouler, j’aime sortir… mais sainement. Pour résumer, je suis résolument une hyperactive !
Si vous étiez une couleur ?
Le noir: je m’habille toujours en noir... sauf aujourd’hui !
Une saison ?
Les quatre: j’aime quand ça change tout le temps. Je suis une éternelle insatisfaite.
Un pays ?
L’Islande, j’adore les volcans incontrôlables...
Une ville ?
Londres pour l’humour et la folie des anglais.
Un objet ?
De l’encre ou de la peinture pour m’étaler partout.
Un trait de caractère ?
Têtue.
Ton film culte ?
Reservoir Dog.
Ta qualité préférée chez un homme?
Son désir.
Ce qui est rédhibitoire chez un homme?
Son manque de désir.
Si tu pouvais changer ton physique... ?
Tout: pieds, mains, jambes !
Ton premier CD?
killed the radio star.