Jnan Amar Polo club: Amar Abdelhadi, le gentleman entrepreneur
Je roule sur la route d’Amizmiz, le soleil inonde mon chemin d’une douce lumière, le paysage est grandiose. Devant moi se dressent les montagnes fascinantes de l’Atlas, aux cimes enneigées. A 20 kilomètres de Marrakech, je bifurque vers le club de polo, Jnan Amar Polo Resort pour assister à l’événement du jour, la finale du Moroccan Open by Marrakech Polo Club. Je ferme les yeux, je me mets à imaginer ce que sera cette vaste plaine, dans deux ans, une œuvre gigantesque initiée par un homme, Amar Abdelhadi, qui fera surgir, de terre, un espace unique dédié au polo, dans un cadre voué au luxe. Curieuse, je pars à la découverte de ce sport et à la rencontre d’un homme d’affaires, autant réservé sur sa vie personnelle qu’intarissable sur son projet rêvé.
Le public est concentré. Sur le terrain, les équipes et les chevaux s’élancent, d’un seul corps, offrant un spectacle, de toute beauté. En totale fusion, l’homme et son cheval complices, se prennent au jeu, avec une maîtrise inégalée. L’ambiance est décontractée, à la fois sportive, festive et bon enfant, avec toutefois quelques invités de marque tels le Premier ministre jordanien, Abdullah Ansour, les ambassadeurs d’Argentine et de la Suisse au Maroc, Pablo Martin Pineiro Aramburu et Massimo Baggi. Ce dernier, en parfait amateur de polo, s’est d’ailleurs complètement investi en concourant dans la compétition.
L’année dernière, 350 personnalités s’étaient déplacées pour le British Polo Day organisé, au profit d’œuvre caritative d’Eve Branson, en faveur des femmes et des jeunes filles de l’Atlas. Cette année, l’événement se veut destiné aux Marocains afin qu’ils découvrent et apprécient ce sport équestre. Les équipes sont représentatives du polo au Maroc, La Garde Royale, La Palmeraie, le Jnan Amar Polo Club et ses Ninos. C’est d’ailleurs la Garde royale qui remporte le premier prix; elle s’est déjà illustrée le mois dernier en remportant deux tournois en Espagne.
Très souriant, Amar Abdelhadi, le promoteur et propriétaire des lieux est courtois. Gentleman discret aux belles montres, belles voitures, belle compagnie et beau sourire, il a accepté de jouer le jeu du questions-réponses sans pour autant tomber le masque. Impossible par exemple de percer le secret de son âge malgré de nombreuses relances. On dira que ce séducteur a l’âge de ses artères et que de ses artères se déverse un charme incontestable.
Né en Arabie Saoudite, Amar Abdelhadi a fait des études supérieures en Californie, en gestion des entreprises, orientation finances. Le Maroc entre dans sa vie par l’intermédiaire de sa famille qui possède, depuis 1985, SIAMA, une société d’investissement à Casablanca où elle a réalisé beaucoup de projets prestigieux dans le secteur de l’immobilier et du tourisme . SIAMA est une filiale du groupe Azmi Abdelhadi group, basée en Arabie Saoudite, qui a des intérêts dans des domaines tels que le pétrole, le gaz, le commerce international et l’immobilier dans la région du Moyen-Orient.
Pas étonnant qu’Amar partage sa vie entre Casablanca et Marrakech depuis 7 ans. Pas étonnant non plus qu’il ait exploré la possibilité d’investir dans le domaine touristique en lançant le projet Ritz-Carlton Résidences avec des résidences haut de gamme, un Resort en lien avec le polo pour séduire une clientèle venant de la haute société.
Clin d’œil.- Quels sont vos sentiments après ces trois jours de compétition?
Amar Abdelhadi.- Je suis vraiment heureux, tout s’est bien passé, les ambassadeurs d’Argentine, de Suisse et le Gouverneur du Haouz ont manifesté leur plaisir de participer à cet événement. L’équipe de la Garde royale a vraiment bien joué, elle méritait de gagner.
Pouvez-vous parler de votre passion pour le polo ?
J’aime beaucoup le sport et le polo en particulier. C’est un sport de compétition, très physique, un sport de challenge. Il y a un vrai jeu du cheval, avec son cavalier, contre une équipe contrairement aux autres sports équestres plus individuels. Entre le joueur et la balle, il y a une ligne imaginaire à ne pas franchir, c’est une des règles, ce qui amène beaucoup de contacts physiques entre les joueurs et les chevaux, entre les équipes qui jouent 4 contre 4. Mon attirance pour le polo est venue vers l’âge de 13 ans. Ma famille aime l’équitation en général, nous connaissons plusieurs amis, joueurs de polo et nous étions souvent invités à voir des tournois à Dubaï, à Genève et à Londres où nous partions en vacances chaque année. Je pratiquais l’équitation, sans être bon cavalier, mais je viens de commencer à apprendre avec notre professeur argentin, Pablo Casero, qui est formidable.
Pouvez-vous résumer votre projet à Marrakech...
Le Jnan Amar polo Club n’est que la première phase d’un grand projet de plus de 110 millions d’euros qui va associer, tourisme, sport et luxe. Un hôtel de 60 chambres et 20 villas hôtelières verront le jour, ils seront estampillés et gérés par la chaîne américaine Ritz-Carlton et on peut ajouter encore 85 villas à la vente qui pourront aussi bénéficier du service hôtelier.
Que vous apporte la marque Ritz-Carlton ?
La renommée du Ritz-Carlton, filiale du groupe Marriott, installé aux qautre coins de la Planète, offre un panel de destinations partout dans le monde en Europe, aux Etats-Unis, au Moyen Orient, en Russie... et bientôt à Marrakech
La première phase de la construction va débuter en juin et l’ouverture est prévue en 2018. Les travaux de l’hôtel vont commencer en premier en même temps que la première partie des villas du resort. Les écuries actuelles sont vouées à être démolies, pour être reconstruites derrière l’hôtel avec 120 boxes et 120 chevaux argentins car les chevaux arabes sont plus fragiles pour ce genre de sport. A terme il y aura aussi un deuxième terrain de polo. C’est une idée unique au Maroc qui va permettre d’y attirer une nouvelle classe de touristes, des joueurs et des équipes de polo, des propriétaires de chevaux...
Pourquoi avoir choisi la destination Marrakech ?
Marrakech est déjà une destination de luxe. Les joueurs de polo choisissent toujours une destination ensoleillée, ils allaient même jusqu’en Argentine et ne jouaient pas pendant les mois d’hiver. Maintenant, surtout pour les Européens, grâce au climat, ils pourront jouer toute l’année en faisant 3h de route plutôt que 14h. De plus, nous avons recruté Pablo Casero, un vrai professeur de polo argentin, qui est né dans ce milieu. Ses parents ont un club de polo. Il a joué à Londres, à Dubaï, à Paris...Nous avons déjà des retours positifs car on progresse vite à son contact. De plus, il connaît beaucoup de joueurs, de patrons de polo, il est très introduit dans le milieu, il va drainer, à lui seul, une nouvelle clientèle qui va contribuer à la promotion du tourisme haut de gamme au Maroc. Le Ritz-Carlton ne s’implante jamais dans un pays, sans analyse en profondeur du marché, des tenants et aboutissants. Il croit à la ville ocre, au Maroc pour sa stabilité politique et économique. Quand il a rejoint cette aventure, c’était un risque calculé.
Vous côtoyez beaucoup de people dans ce monde du polo ?
Les tournois de polo sont des endroits qui captent beaucoup de people. Ils aiment non seulement le jeu mais il faut aussi préciser que le polo c’est l’endroit où il faut être vu. Les acteurs Tommy Lee Jones et Sylvester Stallone sont de vrais joueurs de polo. J’ai évidemment croisé beaucoup de célébrités dans ce monde du polo comme Sharon Stone, à Londres, au Queen’s Cup, la Coupe organisée par la reine d’Angleterre, Monica Bellucci était présente à la Coupe de Cartier, à Dubaï, en 2011. J’ai vu le Prince William concourir au profit de l’œuvre caritative qu’il préside la Tusk Foundation qui aide à protéger la faune africaine.
Le British Polo Day avait aussi amené beaucoup de personnalités, à Marrakech, l’année dernière...
Cette rencontre se passe dans une dizaine de pays et attire l’élite mondiale. Nous l’avons organisée, durant trois années consécutives, au profit de la Fondation Eve Branson qui vise à améliorer la vie des femmes et des jeunes filles dans les montagnes de l’Atlas par l’accès aux soins de santé, à l’entreprise et à l’éducation. Celle-ci est fan de polo et a toujours voulu créer un événement caritatif autour de ce sport, une coutume liée au polo. Elle a pris contact avec notre club dès qu’il a vu le jour. Beaucoup de personnalités venues du monde entier assistent à une exhibition sur le terrain du Jnan Amar Resort, suivie par un dîner de gala et une vente aux enchères. Cette année, nous ne pouvions l’organiser à cause du démarrage des travaux mais nous recommencerons en avril 2017.
Vous n’êtes pas le seul club au Maroc...
Il y a trois endroits pour jouer au polo mais ce sont des écuries privées comme la Garde royale dont le général est le Président de la Fédération marocaine de polo et, dans le nord du Maroc, l’écurie privée de Patrick Guerrand Hermès, président de la Fédération Internationale de Polo. Tous deux soutiennent vraiment ce projet et nous ont conseillés sur la bonne façon de démarrer. La Garde royale vient régulièrement jouer ici.
Vous êtes donc un homme heureux ? Vous avez d’autres projets ou passions ?
Je suis surtout excité de commencer à construire. J’ai un autre projet d’hôtel au nord du Maroc à Oued Laou, côté méditerranée. A trente minutes de Tétouan, ce sera un hôtel où l’on proposera la plongée sous-marine et la chasse en montagne. J’aime la plongée, je suis certifié mais la chasse je ne pratique pas.
Quels sont les pays où vous aimez voyager ?
J’adore voyager. Mes endroits préférés pour la plongée, c’est la mer rouge et les Maldives. J’aime la Californie pour y avoir vécu, l’Europe, l’Italie pour sa bonne cuisine. J’aime par dessous tout le Maroc, c’est un des plus beaux endroits du monde.