Hélène et les Garçons: la nouvelle vie de Laly
On a retrouvé Laly, rue de Feuillade, chez Soulfetish, une nouvelle boutique de bijoux lovée derrière la Place des Victoires. On dirait une boutique de poupée. L’endroit est précieux et discret. Rien d'étonnant que Laly - oui la Laly d’Hélène et les Garçons - nous donne rendez-vous dans ce lieu qui lui correspond. “Cette boutique, c’est comme un coffret à trésors perdu en plein cœur de Paris” dit Laly. “Je suis super fan de Soulfetish car Vincent, le créateur, a réalisé l’alchimie entre le côté fetish et le côté hyper féminin. Ses bijoux ne sont pas des bijoux qu’on galvaude. Ils parlent aux femmes, à l’intime des femmes”.
Passé le coup de cœur bijoux, Laly nous a ménagés une pause dans son emploi du temps. Entre les enregistrements pour la chaîne francilienne IDF1, où elle anime la matinale avec Sébastien Roch - alias cricri d’amour -, les enregistrements pour la série La baie des Flamboyants, diffusée sur RFO, et son job d’assistante réalisatrice, sur Navarro notamment, Laly est une femme polyvalente, qui ne manque ni d’idées, ni de travail.
Le temps d’un thé ensoleillé, en terrasse, rue Coquillère, l’ex-icône du sitcom de TF1 nous a accordés une interview sans tabou, ni faux-semblant. Rencontre avec une femme épanouie, mère de deux enfants, sans aigreur, ni remords, qui s’assume et assume. Celle qui fut l’égérie, au printemps 2008, de la campagne de publicité Wii Fit n’a aucun regrets. Au contraire aborde-t-elle l’avenir avec la candeur et l’envie d’une femme vierge de ressentiments.
Clin d’oeil.- Comment allez-vous Laly?
Laly.- Ne comptez pas sur moi pour entonner le refrain de la comédienne déçue, frustrée. Je vais très bien. Je suis heureuse. J’ai la chance d’être en bonne santé et d’avoir du travail. Je ne me prends pas la tête. Je suis une fille bête et disciplinée : quand on me donne du travail, j’essaye de le faire le mieux possible. Et cela suffit à mon bonheur. Bien sûr, comme tout le monde, je voulais faire du théâtre et du cinéma, mais j’ai rapidement compris que c’était impossible.
Il n’y a donc pas de vie après Hélène et les Garçons...
Après Hélène et les Garçons, toutes les portes ont été fermées. Un sitcom ? Epouvantable ! Du cinéma ? Oublie ! Un petit rôle ? Jamais. Voilà le discours que j’entendais. Forcément, c’est rageant et même révoltant. Comme je suis d’une nature introvertie, je n’ai jamais mis mon poing sur la table, ni sur la figure de personne d’ailleurs (rires). C’est du snobisme à la française ! Cela me fait doucement rire quand même, d’autant qu’aujourd’hui, ce sont les animateurs télé qu’on met en tête d’affiche !
Avez-vous quand même persévéré pour devenir comédienne?
A quoi bon, je n’avais pas d’agent, pas d’argent. Je n’allais quand même pas aller voir un réalisateur et m’allonger devant et lui dire ‘prends moi, là maintenant, tout de suite et donne moi un rôle.’
Aujourd’hui, c’est plutôt la réalisation qui vous fait rêver...
Clairement, oui. J’ai, très tôt, été curieuse et pris du plaisir à découvrir l’envers du décor. J’aime être dans l’ombre. J’aime être de l’autre côté du plateau. J’ai donc pris des cours pour posséder les bases techniques. Dernièrement, j’ai travaillé sur un moyen métrage auquel je crois beaucoup, qui s’appelle Cathédrale...
Est-ce que vous regrettez d’avoir fait certains choix dans votre carrière ?
Je regrette seulement de ne pas avoir su plus tôt ce que je voulais faire et de ne pas avoir pu me donner les moyens de réussir autrement. J’ai refusé toutes les émissions de téléréalité, comme la 1ère compagnie. Déjà, j’ai toujours travaillé donc je n’aurais jamais eu le temps mais franchement, je n’adhère pas du tout. Pareil pour les émissions de Delarue, sur le thème ‘que sont-ils devenus ?’... Je ne crédite vraiment pas. Une assistante de Delarue m’avait demandé de me filmer, chez moi, dans des charentaises, devant Hélène et les Garçons. Je vous assure, ce n’est pas une blague... En plus, à cette époque, j’étais enceinte de sept mois et je venais de terminer une série de photos pour Nathalie Bermude, qui préparait une expo au profit de la lutte contre le cancer du sein. Je travaillais même en étant enceinte, tout allait bien dans ma vie...
Comment une étudiante s’est retrouvée à l’affiche d’Hélène et les Garçons?
J’ai souvent raconté l’histoire et c’est une histoire vraie. J’ai accompagné une copine mannequin, qui passait le casting et qui ne voulait pas y aller seule. Je pensais manger une salade en l'attendant, finalement, j’ai postulé pour être figurante et j’ai été choisi pour le rôle de Laly...
C’est d’autant plus difficile de décoller l’image d’Hélène et les Garçons que la série est multi rediffusée sur le câble...
C’est la meilleure crème anti-ride ! Les gens ont l’impression que je ne change pas physiquement et que je roule sur l’or. C'est assez troublant, d’ailleurs, comme phénomène. Parfois, les gens qui me croisent dans la rue me disent : ‘Laly, vous avez vieilli’. Je leur réponds : ‘le temps passe, vous aussi’. Franchement, c’est drôle, surtout quand des hommes de quarante-cinq ans poursuivent : ‘quand j'étais petit, je vous regardais à la télé’. En fait, ils n’assument pas d’avoir regardé Hélène et les Garçons.
Est-ce que la vieillesse, le temps qui passe sont des sujets qui vous font peur?
Je ne m’en sors pas trop mal pour une veille (rires). Il y a quelques mois, j’ai passé des auditions pour jouer une mère de famille. Au milieu de toutes les filles ‘botoxées’, qui faisaient 20 ans, je pensais être la seule légitime à prétendre au rôle... Et bien non ! Raté...?Plus sérieusement, on vit une époque terrible pour la femme. Mes modèles, ce sont Robin Wright ou Sophie Marceau... Elles assument leur âge, leur épanouissement a valeur de jeunesse. Que Nicole Kidman sa fasse tirer la peau, je trouve ça dramatique pour les femmes. Malheureusement pour nous, on ne parle jamais d’une vieille belle alors qu’un homme devient sexy à mesure que ses tempes blanchissent. Maintenant, je ne suis pas dogmatique... Je ne juge personne : on verra bien ce que je ferai quand je serai trop vieille.