Eve Angeli sur les planches
Même à Paris, elle ne passe pas inaperçue. Plus d’une demi-heure après le baisser de rideau du Clan des divorcées, qui l’a vue triompher sur la scène du Palace aux côtés d’Alil Vardar (voir par ailleurs), elle signait encore des autographes à ses fans venus spécialement du sud-est de la France pour l’occasion. Eve Angeli est une tête connue, une bonne cliente pour la presse et les plateaux TV.
En terrasse au Brébant, brasserie chic et tendance voisine du Palace, où elle nous a accordé un entretien, elle ne laisse personne indifférent. Incontestable et naturel, son charme illumine les Grands Boulevards sous le regard bienveillant et protecteur de Michel, son mari et agent. Eve Angeli est donc une tête bien faite et plus pleine qu’on le croit tant son rôle de trublion mi-provocateur, mi-exhib’ des plateaux télés est un vrai rôle de composition, qu’elle assume et qu’elle interprète à la perfection pour servir sa carrière.
Celle qui a commencé, en 2000, avec son titre Avant de partir, disque de platine avec plus de 800.000 exemplaires vendus, et qui s’est aventurée ensuite sur le terrain glissant de la télé-réalité n’a jamais dérapé, accrochée à ses racines sétoises entre le Mont-Saint-Clair et le port. Eve Angeli a le velours d’un verre de Picpoul et la robustesse d’un jouteur. Moquée et tancée par ses détracteurs utilisant son nom ("l'Eve-angélisme") pour qualifier ses paroles cultes, la fille de l’Hérault n’a pas fini d’attirer la lumière. En tout cas, on la retrouvera cet été sur les routes du sud de la France lors d'une tournée organisée par le journal La Marseillaise.
Clin d’œil.- Eve Angeli, est-ce que vous souffrez de l’image de la blonde “écervelée” qui vous colle à la peau? Eve Angeli.- J’ai cette image depuis mon passage à l’émission de télé-réalité La Ferme Célébrités. Avant je n’avais pas cette image. J’en ai parlé avec ma famille pour évacuer le problème. Moi, ça ne me touche pas. Et puis, mon public a compris que c’était un rôle de composition. Je n’ai pas beaucoup d’expérience au théâtre mais je joue la comédie sur tous les plateaux TV depuis plusieurs années. Quand j’ai remis à sa place Guy Carlier sur le plateau de Fogiel, les gens ont compris que j’avais un cerveau. C’était une petite victoire pour moi.
Qu’est-ce qui pourrait vous vexer?
Je n’aimerais pas que l’on remette en cause mes qualités humaines, qu’on dise que je suis méchante ou manipulatrice. Je n’aimerais pas non plus qu’on doute de mes qualités artistiques. Pour le reste, j’ai mis une carapace.
Quel est votre métier?
Lors d’une émission consacrée au mariage présentée par Delarue, on m’a présentée comme chanteuse et comédienne. J’aime bien...
Est-ce que vous avez des regrets?
Non, je ne ne regrette rien. Toutes les expériences m’ont fait avancer.
Est-ce que c’est pénalisant de ne pas vivre à Paris quand on fait ce métier?
Je n’ai jamais renoncé à ma région, au Gard où je vis, à?Sète ma ville, au quartier des Pierres-Blanches où j’ai grandi, pour mon métier. Quand je jouais au Palace, je profitais de Paris comme une touriste à l’hôtel. D’ailleurs, je me suis réconciliée avec Paris...?J’aime Montmartre et son histoire, le quartier latin et ses restos grecs et le quartier Montorgueil avec ses rues piétonnes. J’aime bien Paris car ici je suis invisible. J’aime bien la transparence. Je suis une provinciale simple qui le revendique.
A la télé ou dans la presse, vous n’êtes pas très pudique...
Etre sexy devant les caméras est pour moi un exutoire et une revanche sur la timidité de mes jeunes années. Je suis introvertie en privé et décomplexée à l’instant de faire mon métier...
Quelles sont vos limites? Ma seule limite, c’est la pornographie. L’érotisme, le sexe suggéré ne me font pas peur. J’ai un côté exhibitionniste que j’assume complètement.
Est-ce que vous faites attention à votre image?
Mon image est importante pour l’association PETA que je soutiens. Au quotidien, je m’habille en jean ou survêtement... mais moulant ! Je veux rester femme. Au début de ma carrière, je manquais de confiance en moi et je me maquillais trop. Aujourd’hui, notamment grâce à Michel qui est mon pilier et mon âme sœur, je n’ai plus ce problème.
Qu’est-ce que Michel vous apporte?
Il m’offre la stabilité qui me manquait. Il me canalise. Sans Michel, j’aurais des tatouages et des piercings sur tout le corps. Notre relation est fusionnelle et cérébrale.
Est-ce que vous vous trouvez belle?
Belle non, mais attirante oui.
Vous avez 29 ans. Avez-vous peur de vieillir?
Je ne veux pas avoir 30 ans ! Je n’ai pas peur de vieillir mais je n’ai pas envie d’être fatiguée physiquement, d’être blasée, d’être morose. Aujourd’hui, je ne me sens pas adulte. J’ai envie de garder cette forme d’innocence qui est en moi.
Entre un vrai beau rôle au ciné et un disque d’or, vous choisissez quoi?
Le disque d’or, j’ai déjà donné...?Donc, je choisis le cinéma.
Vous avez gagné beaucoup d'argent avec votre premier disque, Avant de partir. Quelle est votre plus grande folie financière?
Je ne me suis jamais acheté une belle voiture ou des beaux bijoux. Ma plus grande folie? Un jacuzzi.
Vous êtes une fille sage, finalement...
J’ai les pieds sur terre. Je pense à ceux qui n’ont rien. Quand j’étais petite, je voulais être assistante sociale.
Si tu étais une couleur ? Le rose, c’est l’enfance.
Une saison? L’été car je suis moins allergique qu’au printemps.
Un pays? L’Italie pour les origines de ma famille en Sardaigne.
Une ville ? Carcassonne pour ma passion du Moyen Age.
Un moyen de transport ? Le vélo ou le cheval: je suis écolo.
Une boisson ? Un jus de fruit multivitaminé ou un bon verre de bordeaux.
Un plat? Une crêpe complète jambon, fromage et œufs.
Une chanson? La Bohème de Charles Aznavour.
Ta dernière crise de rires ? Sur scène avec Alil Vardar dans Le Clan des divorcées.
Ta dernière colère ? Je ne me mets plus en colère pour ne plus avoir de spasmes...
Un trait de caractère ? Combative.
Ton héros contemporain ? Le Dalaï-lama car je suis bouddhiste.
Ta qualité préférée chez un homme? L’attention.
Ce qui est rédhibitoire chez un homme ? L’orgueil.
Si tu pouvais changer quelque chose dans ton physique... Mes cheveux: ils ne sont pas assez épais.
La partie de ton corps que tu préfères? Mes jambes.
Le talent que tu voudrais avoir? Le dessin.
Tes dernières vacances ? La Thaïlande.
Ton premier film ? Robin des Bois.
Ton premier CD ? Mademoiselle chante le blues de Patricia Kaas.
Ségo ou Sarko ? Sarko.
“ Une belle aventure artistique et humaine avec Alil Vardar ”
Pour sa première montée sur les planches, au Palace, dans Le Clan des divorcées, Eve Angeli a étonné les observateurs par la justesse de son jeu et son charisme. “J’avais vraiment la pression pour la première car je n’avais répété que quatre fois la pièce” confie pourtant Eve. “J’avais très peur de la réaction du public. Mais Alil Vardar, que j’ai rencontré lors d’une émission consacrée au rire où je jouais la blonde ingénue, présentée au Palace par Laurent Ruquier, et qui est merveilleux artiste et un excellent directeur de comédien, m’a très vite mise en confiance. Alil Vardar, c’est Louis de Funès. Tant et si bien que je suis plutôt contente du résultat. Cette expérience restera, quoi qu’il en soit, une belle aventure humaine et artistique.”
Eve Angeli pourrait transformer cet essai, toujours avec Alil Vardar, le propriétaire du Palace.“J’espère prolonger l’expérience au théâtre, c’est certain” dit-elle. “Peut-être dès septembre au Théâtre du Gymnase pour la prolongation du Clan des divorcées : j’en ai très envie mais je ne sais pas si mon emploi du temps me le permettra. En tout cas, je travaille avec Alil Vardar sur l’adaptation TV de cette pièce à succès. Ce projet me tient vraiment à cœur.”