Dans la peau de Sarko
Dans Human Bomb, docu-fiction sur la prise d’otages de Neuilly, Frédéric Quiring joue Nicolas Sarkozy. Et comme il fréquente le quartier Montorgueil, il a expliqué à Clin d’Oeil cette expérience unique.
On sait que Frédéric Quiring a fait glousser Charles Pasqua lors de la projection presse, mais on ne sait pas s’il a séduit Nicolas Sarkozy, qu’il campait dans un docu-fiction réalisé par Patrick Poubel et intitulé “ HB : Human Bomb : maternelle en otage”, diffusé le 25 septembre dernier sur France 2. Avec sa belle gueule de pâtre grec et ses cheveux aux quatre vents, Frédéric Quiring a des allures de héros d’une chanson de Moustaki. Après avoir égayé la dernière Coupe du Monde de foot avec une série de clips publicitaires pour SFR aux côtés d’Arié Elmaleh, tourné dans “Monsieur Molian” et “Jeff et Leo” ou donné la réplique à Charles Berling dans « Caligula » sur les planches du théâtre de l’Atelier, le jeune comédien a repris le chemin des fictions télé. De celles qui transforment une soirée sans saveur en grand moment de plaisir.
En 2006, il incarnait Patrick Calvo, un médecin urgentiste un brin cavaleur dans la saison 1 de « Equipe médicale d’urgence » diffusé sur France 2. Avant de le retrouver dans les mois qui viennent sous la blouse du médecin plein de charme dans la saison 2, on a donc pu le voir dans HB.
Dans ce docu-fiction, Frédéric Quiring incarne un Nicolas Sarkozy plus vrai que nature. « J’étais en voyage aux Etats-Unis quand c’est arrivé, mais je me souvenais parfaitement de ce drame, explique Frédéric. J’ai été surpris par le scénario, construit comme un huis-clos entre Eric Schmitt, les enfants et l’institutrice. Un vrai polar conçu notamment à partir des enregistrements effectués par les pompiers à l’époque. Du coup, j’ai vraiment incarné le personnage de Nicolas Sarkozy comme un personnage de fiction. Je ne suis pas imitateur, il ne s’agit pas d’une caricature de Sarkozy, même si j’ai travaillé la posture, la gestuelle et le bagou avec Corinne Blue, un coach. On s’est régalé : on était en pleine période électorale. Sarkozy, on le voyait partout ! »
Bien qu’il s’en étonne, la ressemblance avec l’actuel président est frappante : même dodelinement de la tête, même diction, même tique dans la nuque… « Nous avons tous les deux un nez qui prend de la place et nous nous exprimons avec les mains... Quand mes parents ont vu le film, ils ont eu peur. Et un gars du Raid qui assistait au tournage m’a même dit ‘Pendant deux minutes, j’ai cru que je revivais ça…’ Ce qui compte pour moi, c’est que ce soit crédible.» Et on y croit !
« Dans les documents d’archives, HB a des allures de tigre en cage. Sarkozy, au contraire, est autoritaire et audacieux. Indéniablement, il a le dessus. Il mène les négociations d’une main de maître. A un moment, il dit même ”on peut être amis vous et moi. On peut s’entendre.” C’est incroyable comme il a l’air de maîtriser la situation… », précise Frédéric.
On se souvient que cette affaire avait été un vrai tremplin médiatique pour l’édile de Neuilly, qui volait presque la vedette à HB dans les médias. « Moi, je ne fais pas de politique, mais le rôle était passionnant à jouer : cet homme qui maîtrise sa proie, qui la manipule avec une extrême intelligence… Un personnage passionnant à incarner », ajoute Frédéric avec encore de l’admiration dans la voix.
Mais c’est aussi et surtout un grand pari artistique. «C’est d’autant plus ambitieux que tout le monde connaît Sarkozy, il fallait donc un résultat immédiat. En fait ma seule crainte, c’était que la partie documentaire prenne le pas sur le jeu des comédiens.» Même si comme le président, Frédéric est un joggeur qui se lève tôt, là s’arrêtent les ressemblances.
AU COEUR DE LA PRISE D’OTAGES DE NEUILLY
Souvenez-vous, le 13 mai 1993, à Neuilly-sur-Seine, un homme armé d’explosifs prenait en otages vingt enfants d’une école maternelle et leur institutrice et réclamait 100 millions de francs. Pour tous, Eric Schmitt, cadre au chômage âgé de 42 ans, deviendra « HB », pour «Human Bomb ». A l’époque, Nicolas Sarkozy, jeune maire de Neuilly et ministre du Budget, négocie personnellement avec le preneur d’otages. Le 15 mai, à 17h45, après quarante-six heures de suspense, le Raid fait irruption dans la classe et abat de trois balles dans la tête un «HB » assoupi près de son détonateur. Quatorze ans avant la libération des infirmières bulgares, Nicolas Sarkozy avait déjà fait preuve d’héroïsme.
LES ADRESSES DE FRÉDÉRIC QUIRING
Quand il ne joue pas Nicolas Sarkozy, Frédéric Quiring fréquente régulièrement le quartier Montorgueil. Il raffole des linguine alle vongole de La Bocca, aime les salades pleines de couleurs du Pain Quotidien, adore les galettes des rois de chez Stohrer et apprécie l’ambiance du Café E. Marcel.
La Bocca - 59 rue Montmartre (2e) 01 42 36 71 88
Le Pain quotidien - 2 rue des Petits Carreaux (2e) 0142211450
Stohrer - 51 rue Montorgueil (2e) 01 42 33 38 20
Café Etienne Marcel - 34 rue Etienne Marcel (2e) 01 45 08 01 03