Christophe Lhermitte : Je suis au Maroc pour battre des records
Christophe Lhermitte a la gourmandise des sportifs de haut niveau. Il est insatiable. Il parle chiffres, nombre de chevaux, de victoires. Il a le débit de paroles aussi rapide que ses chevaux sur la ligne droite de l’hippodrome de Casablanca-Anfa. Et il place la barre haute. Il vise ni plus ni moins le record de Jean-Claude Rouget, le célèbre entraineur de Aga Khan Studs, de 242 victoires enregistrées en une saison (1994), chiffre jamais égalé à ce jour. «C’est tout a fait possible pour l’écurie Karimine» assure-t-il. «Je ne suis pas venu au Maroc pour faire petit. Sinon, je serais resté en France. Je suis venu ici pour battre des records et marquer l’histoire des courses.»
Forcément, pareille ambition n’est pas pour déplaire au boss. Karimine et Lhermitte se sont rencontrés, par l’intermédiaire d’un ami, lors d’une course, à Rabat, fin 2014. Depuis, il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de cigarette entre eux. «M’hamed a une grande expertise dans les courses» confie Christophe, originaire du Nord de la France. «Il a une grande capacité d’écoute, donc il apprend vite. Il sait ce qu’il fait. Et il veut aller très vite.»
Parfois trop. «Il met beaucoup de pression» concède l’ancien jockey aux 300 victoires. «Mais c’est normal qu’il soit exigeant. En tout cas, il me fait une confiance absolue. J’ai pu remettre l’écurie en route. On est reparti à zéro...»
De 25 pur-sang au début de l’aventure, Christophe disposera bientôt de 70 chevaux avant d’atteindre le chiffre final de 106. «C’est le nombre qui fait la force» dit-il avant de donner ses conseils pour le galop de chasse des lad-jockeys. «Le secret, c’est de faire marcher les chevaux avant et après l’entraînement.»
Christophe est toujours à cheval pour ne rien rater. Il voue une réelle reconnaissance à son patron dont la boulimie de succès est contagieuse. «M’hamed a dédié sa vie à la réussite» dit Christophe. «C’est un grand homme. Il est généreux. C’est un grand travailleur. Il m’envoie régulièrement des mails à 5 heures du matin. j’imagine qu’il dort peu...»