Au Trésor du Marais.
Re-décoré il y a deux mois, le Trésor s’est drapé de couleurs
moins « night » mais plus chaudes : un accord de brun, rouge-
bordeaux et jaune bouton d’or propices à la détente, la journée compris.
La petite touche agréable, c’est l’utilisation en melting-pot de tout un bric-à-brac. Un vraie-fausse cheminée, un canapé Chesterfield en cuir vert, des touches de lumières, des bouquins éculés, de gros fauteuils en velours qui ont un vécu et sur lesquels on a le droit de s’affaler, un plancher en bois qui en a vu d’autres, un tas de choses récupérées et détournées en mises en scène par de bons antiquaires. Le mobilier provient d’ailleurs de l’ancien propriétaire, la boîte de prod’ Trésor. Les immenses miroirs Murano ont déjà fait office de décors dans pas mal de films et un prochain tournage est programmé. Mais chut ! c’est encore un secret…
Où? Dans une petite impasse pavée au cœur du Marais, donnant sur la rue Vielle-du-Temple, se trouve le restaurant Trésor et ses annexes (cuisine rapide et bientôt le bar). Ici jadis se trouvait l’hôtel particulier du père du favori de Louis XIII. La rue du Trésor, créée fin XIXe siècle, prend son nom d’un colossal magot en pièces d’or découvert lors des travaux de voirie.
Quoi? Une file d’attente rue Vieille-du-temple le dimanche matin ? Ne cherchez pas, c’est l’heure du brunch au Trésor. Le Trésor est un lieu mythique du marais, avec ses trois entités distinctes, le Trésor restaurant, le Café Pizz du Trésor et bientôt l’ouverture du Petit Trésor, le bar baroque et chaleureux.
Le Trésor est fier de sa carte world food, où salade de chèvre chaud et terrine de foie gras côtoient une sélection de plats à tendance asiatique ou orientale : assiette de sashimi, mille-feuilles d’aubergine, ou tartare d’avocat-crevette. Les plats « tradi », comme l’entrecôte de 300 grammes ou le confit de canard fricotent avec l’escalope milanaise, les parfums truffe, curry et gingembre.
Qui? Valérie et Philippe Colin, c’est la « team », l’âme de ce nouveau Trésor.
Valérie vient d’un petit village non loin des Sables d’Olonne, tout comme Jean-Paul Lubot, le patron du groupe Marie-Claire qui lui donnait des cours de rattrapage en math, et qui est devenu un bon client. La Vendéenne est partie étudier le commerce à Bordeaux, pour finir ses études aux USA. Elle s’est dégoté un poste à l’Ambassade de France en Nouvelle Zélande, un autre de trader à Hong-Kong, pour devenir chef d’escale chez Air France à Pékin. Après deux années en Corse, aux RH de la compagnie aérienne, elle rencontre son mari, et a tout quitté il y a quatre ans. Aujourd’hui , à 35 ans, elle a pris le temps d’avoir un petit garçon, Jules, avant d’ouvrir le restaurant et d’en gérer les équipes.
Philippe vient de Troyes, dans l’Aube. Après une formation à l’école hôtelière de Poligny, dans le Jura, il devient jeune chef étoilé dans sa ville natale. Bientôt rattrapé par le stress des étoiles Michelin, et le peu de place que cela laisse à la vie privée, Philippe abandonne son titre et la province pour Paris. Après la table d’Anvers dans le 9e, il est aujourd’hui à la tête du Why Not, avenue de Wagram.
Quand? De midi à minuit, 7 jours sur 7, 365 jours par an. On note de suite pour prendre un verre le créneau « happy hour », tous les jours entre 17h à 19h30. Parmi les moments à ne pas rater, le brunch, le dimanche matin forcement, où l’on vous sert de 11h à 16h des tartines au Nutella®, jus d’oranges pressées, des œufs et un tiramisu ou un fromage blanc au miel et ses amandes caramélisées. Pas négligeable non plus, le bon plan post-théâtre, en sortant tard d’une des salles du quartier, lorsque le public affamé se précipite à la recherche d’un bon plat chaud.
Pourquoi? Un des points forts de la maison : l’accueil. Valérie Colin ne jure que par ça. Souplesse des horaires, se plier en quatre pour une demande exceptionnelle faite un peu tard, le « oui » l’emporte à chaque fois.
L’ambiance est un autre atout. Atmosphère feutrée, lumière tamisée, le postérieur bien calé dans des fauteuils qui en ont vu d’autres (voir focus Déco). Le soir, le rythme bat plus fort : ambiance caliente et musique fashion. On se lève et on danse, régulièrement, et ce jusque dans la rue, lorsque les baies vitrées sont ouvertes les soirs d’été et que l’impasse protège des regards et des voitures.
People? C’est la question à se poser en s’installant le week-end. L’endroit est plutôt bien famé, si vous voyez ce que je veux dire.
Alors gardez les yeux ouverts, il n’est pas rare de croiser le très beau Johnny Deep, Alain Delon ou Kelly Slater. Christophe Maé passe régulièrement, Grégory de la Star’Ac était serveur ici, il y a six mois, et revient « pousser la chansonnette », Cameron Diaz est venu faire son numéro de fille extravertie et Guillaume Canet était serveur, au temps de ses premiers films pour la société de production du Trésor, antépénultième propriétaire des lieux. Le secret de cette attraction des VIP pour Le Trésor ? « Une clientèle respectueuse et discrète », nous dit Valérie Colin.
Le Trésor
7, rue du Trésor
75004 Paris
01 42 71 78 34