9e circonscription : vers une candidature d'Ahmed Eddarraz ?
A l'évidence, la campagne électorale pour les élections législatives de la 9e circonscription (Maghreb et Afrique de l'Ouest) des Français établis hors de France a déjà commencé en coulisse et en justice.
Selon nos informations, Ahmed Eddarraz, proche du Président de la République Emmanuel Macron, ne devrait pas tarder à annoncer sa candidature. Et si cet entrepreneur brûle d’impatience de fendre l'armure et avance ses pions, il s'adapte également au calendrier judiciaire du député sortant M’Jid El Guerrab, accusé d’avoir agressé, le 30 août 2017, Boris Faure, l’ancien premier secrétaire de la Fédération des Français de l’étranger du parti socialiste.
M’Jid El Guerrab monopolise en effet davantage les rubriques judiciaires que les pages politiques. Poursuivi par la 10e chambre correctionnelle du Tribunal judiciaire de Paris pour avoir volontairement commis des violences ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours avec une arme par destination, en l’occurrence son casque de moto, il encourt jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 45000 euros d’amende. A la demande de son avocat, son procès a été renvoyé au 7 avril 2022, soit 3 jours avant… le premier tour de l’élection présidentielle.
A l’aune de la concomitance des dates, il est impossible d’imaginer un parti de la majorité présidentielle accorder son investiture à M’Jid El Guerrab. Samantha Cazebonne, sénatrice de La République En Marche (LREM) des Français de l’étranger, s’était déjà désolidarisée publiquement du soutien d’El Guerrab quelques semaines avant les élections sénatoriales.
« Peut-on impunément fendre le crâne d’un homme politique à coups de casque ? » s’est demandé l’hebdomadaire Marianne. Et peut-on mettre la morale sous le tapis et briguer un second mandat républicain ? A cette question, un poids lourd de la Macronie est sans appel. « Le calendrier judiciaire disqualifie M’Jid El Guerrab » assure-t-il. « Aucun parti ne prendra le moindre risque avec un député qui passe devant la justice trois jours avant le premier tour de la Présidentielle. A la limite, on nous reprocherait moins de perdre la circonscription que de soutenir El Guerrab. »
Ahmed Eddarraz n’a pas l’intention d’échouer. N’empêche, il botte en touche à l’instant de d’évaluer ses intentions électorales. « Ce n’est pas le moment de prendre position sur ma candidature » précise-t-il. « La priorité c’est de défendre le bilan du Président de la République et de l’accompagner vers sa réélection. Alors oui, je serai en première ligne durant la campagne présidentielle non seulement en métropole mais aussi au Maghreb et en Afrique de l’Ouest. »
Déjà pressenti en 2019 sur la liste de la LREM lors des dernières élections européennes, Ahmed Eddarraz avait renoncé, cédant sa place à un candidat du Modem. Il serait étonnant que le natif de Millau refuse une seconde fois l’obstacle électoral.
En tout cas, le fondateur de l’application innovante de recherche d’emplois Swipe my jobs n’a jamais caché son tropisme pour la 9e circonscription des Français de l’étranger. Depuis cet été , il consulte ses amis politiques, les Français de la 9e circonscription et se serait déjà adjoint les services d’un journaliste de renom, en qualité de directeur de la communication. « Ahmed Eddarraz possède le profil parfait pour porter les couleurs de la majorité présidentielle dans la 9e circonscription des Français de l’étranger » nous a confié un cacique de la LREM. « Sa candidature serait même très cohérente. Et tout le monde connaît sa proximité avec le couple présidentiel qui est parfois jalousée. »
Ancien membre du Parti socialiste (PS) et militant de la première heure de la République en marche (LREM), Ahmed Eddarraz a accompagné Brigitte Macron, en qualité de chef de cabinet, durant toute la campagne présidentielle de 2017.
A Rodez, au Musée Soulages, le 4 août 2016, il a offert à Emmanuel Macron, alors Minsitre de l'Economie, de l'Industrie et du Numérique, un couteau Berger du Larzac sur lequel était inscrit le slogan "Macron 2017". Cet épisode est considéré comme le premier Clin d'œil médiatique d'Emmanuel Macron dans l'optique de l'élection présidentielle.
Les 14 et 15 juin 2017, il était encore présent aux côtés du Président de la République Emmanuel Macron lors de son premier voyage officiel au Maroc où ses parents Abdeslam et Naïma sont originaires.