Pierre Mathieu: Buzz, Buzz, Buzz
Mai. 2009 \\ Par Jérôme Lamy

Sur la toile, le buzz est mondial avec, près de 4 millions de connections, dont 250.000 en une demi-journée et 3 millions au bout d’une semaine. Du 20h de TF1 à Clin d’oeil, la presse française s’est aussi emparée du phénomène Pierre Mathieu.

Si la reine d'Angleterre avait repointé son nez et son vieux chapeau rue Montorgueil, si Benoît XVI avait trimbalé sa papamobile sur ses pavés, pas sûr qu’on aurait autant parlé de notre merveilleuse rue piétonne. Depuis qu’un jeudi de mai, les habitués de la rue Montorgueil ont été surpris par l’arrivée inopinée de trois créatures déambulant dans le plus simple appareil, pour les besoin du clip vidéo Baby, bay, baby, ça n’arrête pas.
Sur la toile, le buzz est mondial avec, près de 4 millions de connections, dont 250.000 en une demi-journée et 3 millions au bout d’une semaine. Du 20h de TF1 au Parisien, la presse française s’est aussi emparée du phénomène. Même le New-York Times a vanté la performance fraîche et bon enfant, naturiste et peace and love, unique et iconoclaste de ces frenchies so crazy.
A l’origine de ce projet : Pierre Mathieu, l’animateur de M6 et Greg Kozzo, membres du groupe rock électro « Make the girls Dance » et fondateurs du label indépendant Place Blanche Records.
Les très rock Franz Ferdinand ont déclaré un jour We make music to make the girls dance (“ nous faisons de la musique pour faire danser les filles “) d’où le nom de ce groupe qui, dans le clip, à défaut de les faire danser, les déshabille…
L’idée a germé comme une blague au détour d’une conversation, leur budget étant plus que limité, ils voulaient surtout “ faire un coup “, marquer les esprits.
Forcément, Pierre et Greg ont été inspiré par le Groupe Justice, dont le clip Stress, avait fait polémique sur internet, au printemps 2008, en mettant en scène une sorte d’Orange Mécanique moderne avec violences et agressions gratuites d’adolescents en furie, suivis par une équipe de tournage...
Ici, aucune violence, ni revendication, ni provocation. Mathilde, Marine et Sarah étaient mises en scène avec un petit bandeau là où il faut. Pour les caster, Pierre a simplement mis une annonce sur Facebook, le site intra communautaire, sept filles ont répondu et trois ont été recrutées pour le clip. “On a réalisé le clip le plus rapide et le moins cher du monde” sourit pierre Mathieu.
L’unique répétition ‘habillée’ du clip, qui s'est tourné pour la modique somme de 650 €, en un long plan séquence de 4 minutes, eut lieu le matin du jour J, dans la rue Montorgueil, choisie pour des raisons pratiques. “ Elle est piétonne: on évitait l’arrivée d’un fourgon de police, de plus j’habite à côté, c’était normal pour moi de le faire dans mon quartier “ explique Pierre Mathieu.
A 14h07 l’opération est lancée, la caméra tourne : Mathilde est la première à enlever sa robe légère et à fouler le pavé armée de ses seules sandales. Les filles se relaieront sous le regard effaré des passants, des touristes et autres habitants du quartier, certains n’hésitaient pas immortaliser l’instant, portable en main.
Durée du délit : 10 minutes, le tout en une seule prise. Le plan B n’existait pas : “en cas d’arrivée de la Police, je pense qu’on aurait continué de tourner” dit Pierre. Quelques membres de l’équipe étaient postés aux croisements des rues pour prévenir des incidents éventuels et habiller les filles une fois leur performance terminée.
Sarah, auteur de métier, dit avoir postulé pour “ le délire “, et s’en réjouit car les critiques de ses proches n’ont été que positives. Pourtant, à la lecture de l’annonce, elle confie: “ Je ne me suis pas du tout sentie concernée, mais Pierre, qui était une connaissance, m’en a parlé et j’ai fini par accepter “.
A quoi pense t-on quand on défile ainsi dans la rue ? “ A ne pas tomber ou oublier les paroles du play-back “ plaisante t- elle. A ce jour, il n’y a eu aucune répercussion juridique, aucun attentat à la pudeur déclaré. Et les féministes dans tout ça ? “En fait, elles nous accueillent plutôt bien” dit Pierre. “Les filles que nous avons choisies ne sont pas des bimbos. On voulait des filles normales, ni comédiennes, ni porno stars. Du coup, il n’y a pas de polémique. Elles assument totalement et ont un côté girl power qui plait bien. En fait, je pensais que ça ne marcherait pas...»
Il s’agit du premier single des Make the girls dance, qui ne sont pas pour autant des débutants, Pierre Mathieu fait de la musique depuis 15 ans et a fait ses débuts comme DJ dans les discothèques de Biarritz.
Greg Kozo, multi-instrumentaliste, a d’abord étudié à l’école de Jazz de Paris, puis a été pendant 4 ans le programmateur musical des Galeries Lafayette. Désormais, il se consacre entièrement à son label et à sa musique. Greg compose énormément et Pierre fait le tri. « Il sait quel morceau peut marcher. Plus que mon oreille, il est ma conscience» rit-il. Musubi est l’interprète de la chanson. “Pour tout vous dire c est aussi la petite amie de Greg, on est avant tout une famille” confie Pierre.
Une famille surtout enjouée et sympathique. Pierre ne manque ni d’idées, ni d’humour. “Pour le prochain clip, on va faire le contraire: le corps complètement caché par des bandeaux noirs et les parties intéressantes à découvert ! “ Le duo part en tournée et va écumer les villes de France et d’Europe. Plusieurs dates sont prévues en juin à Munich, Lyon, Paris, Londres, Luxembourg, Genève, Helsinki…
Baby, Baby, Baby est désormais disponible en téléchargement numérique sur I-tunes, le vinyl sera en vente à partir du 20 Juin et distribué par EMI.
Quant au clip, il est toujours visible sur la toile… à volonté. Et avec félicité.

Pierre Mathieu: un électron très, très libre 7 émissions de télé, 4 chaînes différentes, la musique, le cinéma, Pierre Mathieu est un électron, très très libre. Né le 2 octobre 1974 à Maubourguet dans les Hautes Pyrénées, près de Tarbes, Pierre grandit à Biarritz. Après un stage éclair chez Euro RSCG, il entre chez Réservoir Prod où Jean Luc Delarue lui apprend les ficelles du métier.
Il décroche sa première chronique intitulée Intimité de star en 2002 aux côtés de Benjamin Castaldi dans l’émission C’est leur destin, produite par M6. Un an plus tard, on le retrouve sur Canal + où il anime la chronique Surprises dans la Vie en Clair avec Géraldine Carré aux commandes. On découvre un garçon drôle et facétieux dans une atmosphère décontractée, conviviale. Puis, il s’envole vers France 2 et co-anime avec Elizabeth Bost Le grand zapping de l’humour, émission consacrée aux meilleurs sketchs et caméras cachées du paf.
Après Les 10 com’, sur Comédie, il file vers Canal. Sur la chaîne cryptée, il anime la chronique « C’était cette nuit » où il interview des anonymes de la vie nocturne parisienne dans « La Matinale » de Bruce Toussaint.
C’est à la rentrée 2006, qu’il prend la tête du « Morning Café » sur M6, aidé par d’autres chroniqueurs tout aussi déjantés : Magloire, Chris Esquerre, Nicolas Deuil…
L’aventure dure 2 ans et est interrompue, faute d’audience.
Mais M6 ne le laisse pas partir pour autant : il prend la suite de Charly et Lulu dans le « Hit Machine » et assure également la présentation de la virgule quotidienne « Plus vite que la Musique ».

Si tu étais une couleur ? Petit ventre de taupe.
Une région? Le Pays Basque.
Une ville ? Séville.
Un moyen de transport ? Le skateboard.
Une boisson ? De l’eau.
Un plat? Un magret de canard recouvert de foie gras poêlé.
Une chanson? Skinny Love » de Bon Iver.
Ta dernière crise de rires ? Devant le film Les beaux Gosses.
Ta dernière colère ? Hier avec ma copine.
Un trait de caractère ? Passif.
Un film culte ? « Breezy » de Clint Eastwood.
Un objet ? Une planche de surf.
Ta qualité préférée chez une femme? La créativité
Ce qui est rédhibitoire chez une femme ? Qu’elle milite contre l’épilation.
Si tu pouvais changer quelque chose dans ton physique... Cette boule de gras sur le ventre.
La partie de ton corps que tu préfères? Mes clavicules.
Le talent que tu voudrais avoir? Jouer instinctivement comme un Dieu de tous les instruments.
Tes dernières vacances ? Le Sri Lanka.
Ton premier CD ? C’était une K7 Audio, Michael Jackson.
Dernier CD ? Birdy Nam Nam.