Nom: Fox Prénom: Michael
Janvier. 2010 \\ Par Jérôme Lamy

Cut Killer et David Guetta y mixent. Jean-Paul Gaultier et les prods de ciné y organisent leurs soirées. Les Salons du Louvre est la nouvelle salle tendance du 1er arrondissement de Paris et le seul endroit aux soirées privées où tout le monde peut aller. Au grand bonheur de Michael Fox, l’heureux patron des lieux. Celui qui avait lancé Casting magazine...

 

«Aujourd’hui, on va à une fête, parce qu’on sait qu’il y a des bons disc-jockeys, aujourd’hui on va à une soirée pour son organisateur, parce qu’on sait que son entourage est plein de jolies filles. » C’est Michael Fox qui parle. L’heureux patron des Salons du Louvre qui ont ouvert discrètement il y a cinq ans et sont en passe de devenir une institution de la nuit parisienne.
« Les secrets sont simples: les boites qui vendent les bouteilles de Dom Pérignon à 500 euros, quand on sait que ça n’en vaut que 100 dans le commerce, ont du mal à remplir leurs salles, c’est normal, y’a eu de l’abus. » Ici, il n’y pas d’embrouille sur le prix, de 39 à 89 euros, s’il n’y a plus d’open bar, c’est illégal en France depuis mars 2009, les formules restent chaleureuses.
Michael Fox, veste confortable, montre élégante, chaussures entre sport et ville tente d’expliquer son projet, sans sembler être perturbé le moins du monde par les questions de son staff. Où mettre les chaises ? Et quelles chaises ? Et les fours ? Et un petit accroc dans le parquet à corriger ; restaurateur, patron de night-club, «ambianceur» selon lui, semble être un métier prenant.
Voilà ce qui attire notre homme, l’amour du risque. A 20 ans, il lance Casting magazine. « On a débuté avec ma petite amie de l’époque, qui était rédactrice en chef. » Michael et sa belle font tout, ils écrivent, photographient, démarchent les kiosquiers. «Je leur laissais 50%  du prix de la vente, 38 francs alors. » Casting magazine ne se fait pas en un jour mais ça marche. 120,000 copies. Il entre dans le grand bain des éditeurs de presse. Claudia Schiffer et Laetitia Casta signeront la fin de Casting mag, à coups de procès, une belle mort en quelque sorte.
L’homme étant un loup pour lui-même, Michael Fox avait développé entre temps le site Casting.fr. 400.000 connexions par mois en France, « on se développe en Espagne, en Argentine, au Brésil, en Italie, au Portugal, en Belgique et en Uruguay. »
Retour aux Salons du Louvre, ici, la fameuse Mylène organise certaines soirées Love Is Mylène (voir Clin d’Orgueil no29). Kad danse avec Valérie Lemercier pour la promo du petit Nicolas... l’adaptation du personnage de bande dessinée, on précise, on ne sait jamais. Michael aime recevoir les grands noms aussi bien que les grands groupes, mais les noms attirent, c’est vrai. Ainsi de l’époque Casting Magazine, on attrapera au vol, le nom de Laurent Boyer, et de la spéciale M6, ainsi que de la collaboration avec NRJ « à la grande époque NRJ. » Rencontrées en boites autour d’une bouteille, les stars ? « Non, jointes au téléphone en pleine journée. » Le mythe du copinage parisien tombe.
Les Salons du Louvre viennent de fêter leurs cinq ans et de recevoir les 20 ans d’Act Up. La Fashion week a vu passer Mondino et Jean-Paul Gaultier. « En même temps, j’organise des séminaires pour des banques et la dernière fois lors d’une soirée sud-ouest, toute la salle a fait la farandole.»
Mais quelle mouche a piqué cet endroit ? « On essaye de bien accueillir, on ne va pas faire un établissement, genre on est branché et on se la pète. Pas du tout. Parce que ça, je pense que c’est la mort du petit Prince. Ce soir c’est dîner club et demain soir bartmitzva. »
Journaliste, photographe, restaurateur, mais qui est Michael Fox ? L’homme s’amuse de voir qu’on ne le trouve pas où on l’attend. Pourtant dès qu’un de ses collaborateurs vient le voir pour un conseil, la solution jaillit de son esprit pratique.
Exemple avec la crise ? « Elle a fait du bien. Ça a été très dur, -40% de moyenne pour la plupart des établissements. Nous on a vu l’été arriver, on s’est dit on va lancer un dîner. Le samedi, on fait jusqu’à 300 couverts. Ça a été un succès incroyable. »
L’homme sent les affaires et se définit comme un noctambule. On l’a vu à l’Arc qui vient d’ouvrir sur feu l’Etoile. Il se dit plus amoureux de son lieu que de Paris. Il faut dire que l’endroit est magnifique. Construit sur les anciens entrepôts de l’Imprimerie nationale, structure Gustave Eiffel « il s’est tapé tout le quartier », muraille de Philippe Auguste, ses Salons ressemblent à un loft new-yorkais. Des écrans géants projettent des aquariums, ça doit être pour rappeler la fumette. Aquariiiiiuuuummm ! Même si Michael ne souhaite pas avoir d’ennui avec la justice, il dit «qu’il est impossible d’avoir tout bon aujourd’hui. » A l’époque du Fox, son restaurant dans le 8e, « les voisins jetaient des seaux d’eau, c’était marrant, mais on se méfiait quand même. Aujourd’hui, ils envoient directement la police. »
Mais la fête gagnera toujours la partie. « La fête ne mourra jamais, la fête c’est vital, c’est comme faire du sport, comme manger ou respirer. » Michael prend l’exemple de la cité des anges, Los Angeles, où la législation oblige les établissements à fermer à 2 heures du matin. « Il ne faut pas croire qu’ensuite les gens vont se coucher comme des poules ! Ils ont développé les soirées privées. »
Les Salons du Louvre, c’ est en conclusion un lieu événementiel avec un gros potentiel. Michael Fox est en passe de devenir le Jean-Roch des soirées privées. « Les vrais apporteurs de soirées, sont les mecs qui distribuent les flyers car ils touchent les gens qui ont vraiment envie de s’amuser, ils les motivent avant qu’ils viennent.» La nuit est pour lui un combat de chaque instant. « La crise de la nuit? Je suis mort de rire: au lieu de s’effriter, la nuit est en train de renaître. »