Jalil Chebihi, le globe trotter du pullman Mazagan
Août. 2015 \\ Par Jérôme Lamy

APRES UN ESSAI REUSSI, AU PULLMAN MARRAKECH, NUXE, LA MARQUE DE COSMETIQUE DE LUXE, CREEE PAR LA PRODIGIEUSE FEMME D’AFFAIRES, ALIZA JABES, VA S’INSTALLER DANS LES MURS DU JOLI SPA DU PULLMAN MAZAGAN ROYAL GOLF, VERITABLE BALCON SUR LA MER.

D’humeur égale et joviale, il est partout.?Difficile de croire qu’il n’a pas le don d’ubiquité. Ce jour-là, il tape quelques balles sur le green, aux aurores, avec des clients, transporte sa bonhommie communicative au petit-déjeuner, passe de table en table lors du brunch, s’assurant de la satisfaction entière et totale des nombreux clients, ne manquant jamais de s’adresser à la clientèle d’habitués d’El Jadida par leurs prénoms, ni de gratifier de quelques attentions les enfants, peaufine les détails de la nouvelle carte où un Burger signature sonne comme une promesse, règle un problème sur le chantier du futur centre de conférences, reçoit un ouvrier dont la mission sera la réhabilitation des courts de tennis et prend le temps de répondre personnellement aux nombreux messages sur le site tripadvisor qui sont un marqueur de son travail colossal.

A bientôt 50 ans, il les aura l’an prochain, le sourire assuré et franc, la mine d’un jeune premier sous une chevelure blanche assumée, Jalil Chebihi sait que la générosité et le courage sont des conditions nécessaires mais pas suffisantes. Et s’il se multiplie, pour éteindre les feux, c’est parce qu’il possède les réponses et les solutions. Ne pas déléguer n’est pas une économie budgétaire, c’est un gain de temps. Normal, son expérience professionnelle trace le sillon d’un homme qui a patiemment gagné ses galons en réussissant chaque mission comme on valide une expertise d’une étape à l’autre.

Il n’y a pas de hasard, jamais. Né à Casablanca, Jalil a surtout grandi en Belgique où son père, Mohammed, grand diplomate qui fut secrétaire général de la ville de Fès, occupait les fonctions de Consul du Maroc. Très tôt, il est contaminé par le virus des réceptions, des langues étrangères, de la culture. Et, assez naturellement, après un baccalauréat au Lycée Descartes, il entre à l’Institut International du Tourisme de Tanger, en 1986. «L’idée de cet enrichissement permanent au contact des clients, dans les métiers du tourisme, me séduisait» résume Jalil.

Il ne musarde pas en chemin. La maitrise en poche, il prend la direction de Rabat pour plonger dans le monde professionnel. Avec son ami du Lycée descartes, Hassan Bargach, actuel directeur général du Sofitel Palais des Roses, à Rabat, il prend la gérance d’une pizzeria, Pizza America, située dans le centre ville de la Capitale. Au four et au moulin, Jalil ne compte pas les heures. Déjà, c’est un stakhanoviste infatigable. «Cette expérience a été formidable dans le domaine de la restauration» dit Jalil. «Je roulais la pâte, je faisais les salades, les garnitures...»

Il en faisait peut-être trop. Toujours est-il qu’après quatre années paraphées par un beau succès, Jalil tombe les habits de pizzaïolo pour les troquer contre un costume-cravate. C’est dans l’immobilier qu’il se lance, dans la promotion immobilière pour être plus précis. L’aventure dure quatre années fructueuses, le temps de monter deux beaux immeubles dans le centre-ville de Rabat. «Cette période m’a beaucoup servi et me sert encore chaque jour» confie Jalil. «Non seulement, j’ai acquis une certaine confiance en moi dans la manière de m’exprimer avec mes équipes. Mais j’ai aussi appris un savoir-faire dans les métiers du bâtiment. Aujourd’hui, quand je parle avec un plombier ou un électricien, il ne peut pas me raconter de bêtises.»

En renouant avec le monde de l’hôtellerie, en 1997, au Sherazade, situé dans le quartier Hassan, près du mausolée Mohammed V, à Rabat, il ne fait pas davantage de bêtises. Loin s’en faut ! Au contraire, il retrouve une profession qui coule dans ses veines et son complice Hassan Bargach, directeur de l’Hôtel, qui propose à Jalil de le seconder. En 2000, le groupe ACCOR achète le Sherazade et lui adosse la marque Mercure. Jalil ne le sait pas mais il vient d’entrer dans sa grande famille professionnelle. Il ne cessera d’accompagner le développement du groupe ACCOR, , au Maroc, relevant, les uns après les autres, les défis proposés.

Que ce soit, au Bouznika Beach Club (6 mois), à l’hôtel Diwan de Rabat, l’ancien Sofitel (9 mois), ou à l’hôtel Mercure de Casablanca (6 mois), il fait preuve de vraies dispositions à porter la casquette de directeur de la restauration. Mais le costume est trop petit pour ce passionné de football qui vise les résultats et l’excellence. Il obtiendra les deux, à l’Ibis de Rabat, situé dans le quartier de l’Agdal, près de l’École des Mines. Nommé directeur adjoint, en 2002, il occupe enfin le premier rôle, en 2004. Loué pour la qualité de son travail et le chiffre d’affaires dégagé, il entre dans la lumière. «ACCOR cherchait à positionner la gamme Ibis et je cherchais à montrer mes compétences pour justifier la confiance de mes dirigeants» explique Jalil.

Le crédit de Jalil est total. Résultat, le groupe ACCOR lui propose de rejoindre Tétouan et le Sofitel Marina Smir où Hassan Bargach, toujours lui, s’apprête à quitter ses fonctions de directeur général. Si les deux amis travaillent main dans la main lors de la saison estivale 2006, Jalil vole de ses propres ailes, dès l’automne suivant. Il restera près de 3 années en fonction. C’est à peu près le même temps qu’il passera dans le fauteuil de boss du Novotel Casablanca (2008-2011) où Marc Thépot, l’ancien homme fort du groupe ACCOR, au?Maroc, le mutera. «Le travail paye» avoue sobrement Jalil. «Comme un pompier ou un gendarme, je me suis toujours attaché à être disponible 24 heures sur 24. Il faut avoir cette passion chevillée au corps. Surtout, j’ai eu la chance d’avoir une femme et une famille très compréhensives.»

Ce n’est pas en acceptant la responsabilité de l’ouverture du Pullman Marrakech que Jalil a trouvé plus de temps à consacrer aux siens. Débarqué dans la capitale touristique, en novembre 2011, Jalil inaugure le nouveau Resort de la Palmeraie, en mars 2012. Aussi tôt, le lancement est couronné de reconnaissance.

Jalil passe d’une chaîne hôtelière à l’autre avec une belle polyvalence et le même succès. «Que ce soit chez Ibis, Novotel, Mercure, Pullman ou Sofitel, le métier reste identique» assure Jalil. «Qu’il paye une chambre à 50€ ou à 250€, le client doit en avoir pour son argent. La base, c’est la propreté et le confort de la chambre. Il ne faut pas oublier que notre métier premier, c’est d’être des vendeurs de sommeil.»

Ce n’est pas à El Jadida, pour le lancement du Pullman Mazagan Royal Golf & Spa, que Jalil infléchira la courbe de sa carrière. «Une ouverture n’est jamais facile» concède-t-il. «J’ai pris la succession de Frédérique Anselmo, et en quelque sorte, j‘ai terminé son travail. Quand on arrive, on observe chaque détail avec un regard neuf. Même si le directeur précédent a fait un bon job, la tâche est ardue.» Né en 1994, le Mazagan Royal Golf & Spa a eu une première vie dans le giron du Club Med avant de basculer dans l’escarcelle du groupe ACCOR sous pavillon Sofitel (1999-2009), d’abord, avant d’être commercialisé, ensuite, sous la bannière Pullman. C’est l’occasion d’un vrai lifting nouvelle génération avec un design épuré de la nouvelle literie, sans oublier les salles de bains modernes et les jolies réalisations dans le lobby et le spa.

La valeur ajoutée n’est pas seulement dans la rénovation ou la décoration du Pullman Mazagan Royal Golf & Spa. Elle tient dans la situation naturelle du Resort dans l’espace naturel et paradisiaque entre terre et mer. Situé à 45 minutes de l’aéroport de Casablanca, l’hôtel Pullman d’El Jadida bénéficie de l’activité de l’aéroport Mohammed V, le plus grand du Royaume. Cette proximité est d’autant plus intéressante que le nouveau découpage va relier El Jadida à la Willaya de Casablanca. «C’est un très bon point en terme de communication» précise Jalil.

La proximité évidente avec la capitale marocaine des affaires permet de développer une offre de séminaires, team bulding et incentive. Le Pullman Mazagan Royal Golf & Spa propose d’ailleurs aux hommes d’affaires des soirées féeriques en front de mer et des pauses café innovantes avec... une palette de massages. Et le nouveau centre de conférences ne manquera pas d’étoffer l’offre de séminaires. «L’esprit, c’est de faire cohabiter les segments, les hommes d’affaires, donc, mais aussi la famille et les couples» précise jalil. «Notre offre est aussi intéressante pour le business que pour le loisir. Le slogan du Pullman ‘Work hard, play hard’ prend alors toute sa signification.»

Le Kids Village, dont la refonte totale est programmée en mai, illustre ce mélange des genres. Outre le paintball, les balades à cheval ou le tir à l’arc, le futur circuit de kart à pédales sera une jolie attraction pour les petits et les grands. Toutes ces activités sont, en effet, idoines pour les séjours team bulding.

A tous ses clients, business ou loisir, le Pullman Mazagan Royal Golf & Spa , doté de 121 chambres dont 10 magnifiques suites, offre des prestations haut de gamme dans le domaine du digital et de la restauration. Wifi pour tout le monde et partout, tablettes à disposition des clients: difficile de ne pas être connecté. «Sur son transat, à la plage, au club house, au spa, en salle de réunions, les clients ont toujours la possibilité d’être connectés» confirme Jalil. La restauration autorise également un vrai choix. Entre Le Jawahra, table marocaine avec des plats aux couleurs de la région d’El Jadida, Le Mazagan, cuisine méditerranéenne et Le Birdie, restaurant du club house du Royal Golf avec vue sur le 18e trou et sur la mer, il faut être très difficile pour ne pas être transporté dans un voyage culinaire.

Le voyage, il est aussi aux portes du Pullman Mazagan Royal Golf & Spa avec les propositions d’excursions à Oualidia et les visites de la Citerne Portugaise ou la Casbah Boulaouane. «El Jadida est une destination touristique en devenir d’autant que les projets foisonnent» lance Jalil. Entre la future autoroute qui reliera El Jadida à Safi et qui sera livrée dans un an, le projet du nouveau Palais des Congrès d’El Jadida, qui pourra réunir 5000 personnes et dont l’ambition est d’accueillir le Salon de l’Auto et le futur hippodrome, situé, dans la forêt à proximité du Pullman, qui sera le théâtre du prochain Salon du Cheval, tous les voyants sont au vert.

Partenaire du Salon du Cheval d’El Jadida, le Pullman Mazagan Royal Golf & Spa occupe une position très forte sur l’échiquier sportif. Outre les terrains de tennis et multi-sports pour le segment loisir, le Royal Golf d’El Jadida accueillera très prochainement l’EPD Tour, organisé par l’Association Trophée Hassan II. Surtout, le Resort pourrait devenir une capitale mondiale de la concentration des équipes de football. Si le Sénégal d’Alain Giresse y a préparé sa CAN, les équipes nationales marocaines fréquentent assidument le lieu. C’est qu’un terrain étonnant, entretenu par le... greenkeeper du Royal Golf, situé à l’abri des regards indiscrets entre les trous 15 et 16, est posé entre le golf et l’Atlantique.

Autant d’arguments, ajoutés à l’expertise dans l’hôtellerie de luxe et la possibilité de privatiser un des trois bâtiments du Resort, qui pourraient attirer les Cristiano Ronaldo et autres Lionel Messi du côté du Pullman Mazagan Royal Golf & Spa... Où les stars du football pourraient profiter d’un Spa Nuxe, appelé à devenir une marque référence de la gamme Pulman, au Maroc.

Après un essai réussi, au Pullman Marrakech, la marque de cosmétique de luxe française, créée par la prodigieuse femme d’affaires, Aliza Jabès, devrait le transformer et s’installer dans les murs du magnifique spa du Pullman Mazagan Royal Golf & Spa, véritable balcon sur la mer. En tout cas, c’est dans les cartons. Et Jalil Chebihi de préciser, dans un sourire impatient: «On déballe même les cartons...»